Pour être clair, il ne fait aucun doute que les plate-formes de téléchargement offertes par les consoles modernes sont un acquis précieux. Sans elles, le seul format de production viable serait encore celui de la machine à succès, soumise à des impératifs économiques, techniques et artistiques extrêmement restrictifs. Cependant, une telle nouvelle fait vite de nous rappeler que pour tous les publics que ce nouveau marché a permis de rejoindre, un nombre incalculable de compromis et de détours ont dû être effectués. On se souvient des casse-têtes administratifs relatés par Jonathan Blow dans les mois précédant la sortie de Braid, également sur Xbox Live ; que la parution de Fez sur le même service se fasse encore mystérieusement attendre n'est sans doute pas non plus entièrement attribuable à la paresse de l'équipe montréalaise Polytron Corporation. Généreuse à première vue dans cette tentative de revenir à une échelle plus modeste, l'industrie du jeu vidéo « professionnel » a cette fâcheuse tendance à rappeler à ses artisans, au moment le moins opportun, qu'elle tient fermement les ficelles, tout en confirmant à ses consommateurs avertis qu'il revient aux canaux alternatifs de constituer la véritable avant-garde.
Privates est toujours prévu pour une sortie gratuite sur la Toile au courant de l'été. Meilleure chance au prochain tour, souhaitons-nous, pour ces développeurs talentueux.
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