C’est quoi un RPG? C’est drôle parce que la plupart d’entre nous ne se posent même pas la question. On le sait, c’est tout. Mais quand un profane me demande «C’est quoi ça, RPG? C’est comme Donjons et Dragons?»… j’ai toujours beaucoup de difficulté à répondre.
RPG est l’abbréviation de « Role-Playing Game ». Alors c’est un jeu où on joue le rôle de quelqu’un? Bien… oui, mais dans le fond, dans Super Mario Bros, on joue le rôle de Mario. Qui plus est, beaucoup de RPG classiques n’ont aucun éléments de « jeu de rôle » comme tel. Souvent, la personnalité du personnage principal est carrément établie et on ne peut rien y changer, et le reste du temps, on joue un personnage qui n’existe que pour être notre avatar dans le jeu, en ayant rarement l’occasion de jouer son rôle puisqu’il est emporté dans l’histoire, souvent sans pouvoir y faire quoi que ce soit. Au final, on ne joue pas vraiment un rôle, ou en fait, pas plus que dans Super Mario Bros.
Mais bon, je crois que tout gamer qui lit ceci sait très bien différencier Super Mario Bros. de Final Fantasy 7.
Qu’est-ce que le RPG a de plus alors? À ce que je sache, des statistiques. Un million de statistiques tel « Force », « Intelligence », « Sagesse », plein de chiffres qui n’influencent pas réellement le personnage ou l’histoire mais qui régissent le combat. Bon, quelques exceptions existent où les statistiques peuvent influencer l’histoire, mais on retrouve surtout ces exemples dans le domaine du RPG occidental. Mais est-ce que la simple présence de statistiques fait du jeu un RPG? N’importe quel jeu où le personnage gagne des « niveaux » serait considéré comme RPG? Notre appréciation du système sera définitivement importante au niveau du RPG, mais je n’ai pas l’impression que c’est le plus important…
Souvent, pour un RPG, on pense surtout à une histoire élaborée. C’est sûr que « va sauver la princesse Peach » n’est pas très élaboré comme histoire. Et j’ai l’impression que c’est ce qui a attiré beaucoup de joueurs vers le genre RPG. On voulait une meilleure histoire, plus élaborée, plus juteuse, et qui donne une meilleure expérience au bout de la ligne. Ce qui en découle, c’est que souvent notre appréciation du jeu dépend beaucoup de l’histoire.
Il faut cependant se rappeler que pour raconter une bonne histoire, il est difficile de permettre au joueur de faire des choix significatifs, faute d’écrire une multitude d’histoires inter-reliées ou que notre histoire ne tienne pas debout. Dans un film, c’est facile de raconter une bonne histoire: le public va uniquement voir ce que la caméra voit, une scène après l’autre, dans l’ordre que tu décides et au rythme que tu décides. Dans un RPG, l’histoire sera disséminée au rythme du joueur, et c’est là que ça devient compliqué de raconter une bonne histoire.
La fin de l’histoire, c’est que je ne suis encore pas certain de ce qui définit clairement un RPG d’un autre type de jeu vidéo. Quand le jeu vidéo bouge beaucoup (je regarde Kingdom Hearts), on va en dire que c’est un « Action RPG »… et je vois pourquoi: c’est un jeu d’action mais avec une plus grosse histoire et des statistiques de jeu. Mais qu’est-ce qu’il faut y enlever pour qu’il redevienne un jeu d’action ordinaire? Où on doit tracer la ligne? Ou faut-il vraiment en tracer une?
…notre quête continue.